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18 juillet 2022

8 min

Product & Tech

6 entreprises à succès qui utilisent des plateformes no code

Faut-il nécessairement savoir coder pour lancer une startup ? La réponse est non ! Et c’est aux plateformes no code qu’on le doit. Vélocité, autonomie ou même prototypage… Les raisons d’utiliser ces outils sont multiples. Décryptage avec ces 6 entreprises reconnues.

Tout, vous saurez tout sur les petits secrets des adeptes du no code

Comme leur nom l’indique, ces outils permettent de concevoir des applications web sans avoir à coder en utilisant une interface visuelle qui autorise les glisser-déposer. Les outils existants vont de la création de simples sites vitrines en utilisant Webflow par exemple, en passant par la mise en place de bases de données avec Airtable et de connecteurs avec Zapier ou Make, pour finir sur le développement d’applications web plus complexes comme des applications SaaS, des réseaux sociaux ou encore des CRMs grâce à Bubble.

Et si ces plateformes no code peuvent faire débat, elles ne sont en fait qu’une évolution naturelle de l’informatique, les langages de programmation ayant eux-mêmes évolué vers un niveau d’abstraction toujours plus élevé. Ces plateformes qui révolutionnent aujourd’hui le monde entrepreneurial ne constituent donc qu’un palier supplémentaire vers une démocratisation du web, dans la lignée d’outils comme WordPress ou PrestaShop qui permettaient déjà dès les années 2000 de créer des applications simples de gestion de contenus ou de vente de produits en ligne.

Certains fondateurs et C-levels ont vite compris l’intérêt de ces plateformes no code et n’ont pas hésité à les utiliser, que ce soit pour lancer leur activité ou pour réduire les temps de développement d’applications web existantes. Dans cet article, nous allons vous présenter 6 entreprises qui cartonnent et ont utilisé des plateformes no code pour les accompagner dans leur croissance.

Getaround

On ne présente plus Getaround, la plateforme d’autopartage permettant d’accéder à des voitures en libre-service. Avec plus de 2,5 millions d’utilisateurs répartis dans 7 pays, un chiffre d'affaires annuel avoisinant les 50 millions d’euros et une dernière levée de fonds de 140 millions de dollars réalisée en 2020, cette startup est une référence dans son secteur. Et elle n’hésite pas à se montrer disruptive lorsque cela est nécessaire.

Après 8 années passées sans la possibilité de faire évoluer de façon majeure le site web principal, les équipes design et marketing demandent à le sortir du périmètre de l’équipe engineering et à le migrer sur la plateforme no code Webflow. Camille Esposito, alors senior brand designer au sein de Getaround, justifie ce choix en expliquant que « [...] des modifications aussi basiques qu’un changement de titre requéraient de passer par le process de priorisation habituel de l’équipe produit ». Un système qui ne convenait clairement pas aux ambitions de l’équipe : seules les modifications liées à des obligations légales ou à des annonces importantes réussissaient à être priorisées en raison du nombre important d’autres sujets plus prioritaires et des ressources réduites.

Après quelques mois de tests sur des landing pages sans enjeux, la migration d’une partie du site web sur Webflow est réalisée en 2019, permettant aux équipes design et marketing de reprendre la main sur les pages situées avant l’étape du login. De nouvelles pages sont aussi créées pour améliorer l’acquisition de trafic via le SEO.

Et les résultats ne se font pas attendre ! Les équipes design et marketing voient le nombre total de sessions sur le site augmenter de 80% et les sessions provenant de moteurs de recherche de 55%. « Au-delà de ces statistiques, l’équipe est tout simplement plus agile qu’avant et peut fonctionner sous des délais serrés pour les projets les plus prioritaires » conclut Camille.

Lattice

Lattice est une startup américaine qui propose une plateforme RH permettant de mesurer l’engagement des employés et la performance des équipes en continu, ainsi que de développer des plans de carrière. Créée en 2015, l’entreprise génère aujourd’hui plus de 57 millions de chiffres d’affaires et compte déjà près de 4000 clients B2B.

Des chiffres impressionnants qui n’empêchent pas ses dirigeants de rechercher toujours plus de rentabilité en migrant pendant l’année 2018 leur site web codé à la main sur Webflow, permettant ainsi à l’entreprise d’économiser près de 50 000 dollars par an.

A ces coûts importants s’ajoutait une lenteur pour effectuer le moindre changement, ce qui avait pour conséquence de restreindre les initiatives marketing. Un phénomène qu’Alex Kracov, alors VP of marketing au sein de Lattice, constate dans de nombreuses structures. « Au lieu de voir grand et de construire des campagnes qu’ils savent extraordinaires, les équipes marketing limitent leurs idées en fonction de leur accès aux ressources engineering » écrit-il.

Grâce à Webflow, l’équipe marketing ne dépend à présent plus des développeurs et travaille directement avec deux designers en interne. « Dans ce nouveau monde, nous passons directement de Figma à Webflow. Nous limitons les erreurs de communication car la personne qui conçoit est aussi celle qui construit, ce qui nous permet d’avancer beaucoup plus rapidement » explique Alex. L’ensemble de l’équipe marketing a également accès à Webflow, ce qui lui permet de pouvoir faire des petites modifications de manière autonome si besoin.

En plus de réduire les délais de création des pages web à une semaine, la plateforme no code a libéré la créativité de l’équipe marketing qui a pu mettre en place les idées qu’elle avait en tête depuis longtemps. Elle a ainsi par exemple construit en quelques semaines une section média avec tous les contenus existants (articles, vidéos, podcasts) ainsi qu’un espace communautaire. Elle a également mis en ligne une université avec 167 cours disponibles sous format vidéo pour accompagner les clients dans l’usage du produit. Des initiatives qui ont permis d'accroître de 280% le trafic organique sur le site web !

Dell

Le troisième plus grand constructeur au monde d’ordinateurs fait quant à lui un usage du no code non conventionnel qui mérite que l’on s’y intéresse de près. 

Dell n’utilise en effet pas Webflow pour développer son site web comme l’on pourrait s’y attendre. A la place, l’équipe design de l’entreprise utilise la plateforme no code comme outil de prototypage pour pouvoir livrer les spécifications les plus précises possibles aux équipes de développeurs. Une solution mise en place pour remplacer leur outil interne qui était alors maintenu par l’équipe produit.

« Maintenant que nous construisons des prototypes dans Webflow, nos équipes design et engineering commencent à parler le même langage » explique Tonda Dysart, senior design producer au sein de Dell. Un alignement qui a l'avantage de réduire les multiples allers-retours entre les deux équipes.

L’équipe design, qui comprend un peu plus de 50 personnes, utilise ainsi un template sur Webflow contenant tous les styles et composants de la marque pour générer le prototype. L’équipe engineering peut alors inspecter le code HTML et CSS généré automatiquement par la plateforme no code. Cela inclut tous les points de détail gérés côté front-end comme l’apparence d’un élément lors du survol avec la souris, les transitions ou les interactions.

Une solution qui ne requiert pas à l’équipe design d’apprendre à coder tout en conservant une communication fluide avec l’équipe engineering.

Treepoints

La startup anglaise Treepoints a été créée fin 2020 avec pour objectif de permettre à chacun de calculer ses émissions carbone et de les compenser en finançant des projets à impacts positifs sur le climat. Des récompenses sont ensuite distribuées par leurs entreprises partenaires comme Patagonia ou Lush sous forme de chèques cadeaux. 

N’ayant pas de connaissances particulières en programmation, c’est assez naturellement que ses deux co-fondateurs, Anthony Collias and Jacob Wedderburn-Day, choisissent d’utiliser Bubble pour créer leur application web. « Nous avions besoin d’une plateforme qui nous permette d’aller aussi vite que le développement de notre modèle, et comme ça que nous sommes tombés sur Bubble » déclarent-ils.

Leur application web inclut actuellement une marketplace, la possibilité de se logger, un classement interactif des utilisateurs et un calculateur se basant sur les données de la Banque Mondiale, de WWF et de l’université de Californie à Berkeley. Le tout géré avec Bubble ! « [...] Notre site web présente vraiment le meilleur de Bubble, une combinaison de l'aspect visuel et des capacités de programmation » expliquent-ils.

Et ils n’hésitent pas à mettre à jour fréquemment leur application web pour l’améliorer. En 2021, ils ont par exemple mis à jour la page des comptes utilisateurs pour indiquer le nombre d’arbres plantés et de bouteilles recyclées.

A ce jour, l’entreprise a levé 203 000 dollars et a été identifiée dans la dernière édition du TechRound 100 comme l’une des start-up anglaises les plus prometteuses. Elle a d’ores et déjà compensé près de 8 000 tonnes de CO2 et planté plus de 421 000 arbres. Et ce n’est que le début ! « [...] Treepoints prévoit de planter 67 millions d’arbres (un pour chaque habitant du Royaume-Uni) au cours des 5 prochaines années » annoncent-ils sur leur compte Twitter en 2022.

Cuure

Jules Marcilhacy et Hugo Facchin sont les deux co-fondateurs de cette startup parisienne créée en 2019 qui commercialise des compléments alimentaires. Sur son site web, l’entreprise propose à ses clients un questionnaire pour définir les produits les plus adaptés à leurs besoins. Des sachets de compléments alimentaires personnalisés sont ensuite envoyés chaque mois, et des services de suivi et d’accompagnement par des experts en nutrition proposés. Avec un total de 3 millions d’euros levés depuis la création, Cuure revendique en 2022 près de 100 000 clients uniques.

Et ce n’est pas un hasard si la startup recrute un développeur Bubble au moment où nous écrivons cet article ! Cuure a en effet opté dès le départ pour le no code. « La première version du site web a été créée avec Bubble pour nous permettre de le mettre en ligne le plus rapidement possible : on était dans une démarche entrepreneuriale donc on voulait valider que le concept allait fonctionner et très rapidement itérer sur le message, le marketing et l’acquisition client » nous explique Jules.

Si aujourd’hui certains composants de la stack technique comme l’application mobile, le système de gestion de données, l'algorithme de recommandation ou la gestion des paiements ne sont plus gérés sur Bubble, la startup reste sur un modèle hybride avec des interfaces développées en no code qui s’appuient sur des micro services faits sur mesure et évolutifs. « On envisage de rester sur un système qu’on pourrait appeler low code dans lequel on utilise Bubble quand cela est pertinent tout en développant une infrastructure technique un peu plus classique derrière pour des problématiques de scalabilité » complète Jules.

La startup a pour ambition prochaine de diversifier son offre de produits et de services, ses canaux de distribution ainsi que les pays de vente. En tout cas, une chose est certaine, Bubble fera toujours partie du paysage ! « Je pense qu’il y aura toujours du no code chez Cuure et ça serait bête de ne pas le faire : c’est une arme en plus dans notre stack technique » conclut Jules.

Collective

Pour conclure cette liste, il était également important pour nous de vous présenter l’utilisation du no code chez Collective, notre startup lancée début 2021 qui permet aux entreprises d’identifier les meilleurs collectifs de freelances pour leurs projets (dont le développement de sites ou applis en no code of course !).

« Sans ressource tech et avec le besoin de pouvoir onboarder de manière automatisée nos clients et nos collectifs de freelances, nous avons naturellement utilisé plusieurs outils no code au démarrage » explique Rémi Lauer, growth et marketing lead chez Collective. Cela inclut Webflow pour créer le site web et les pages de présentation des collectifs, Airtable pour centraliser les données ou encore Stacker pour mettre en place le back-office à destination des employés de l’entreprise. Les données récoltées et gérées par chacun de ces outils sont ensuite synchronisées grâce à Whalesync et Make. 

Ces outils no code ont permis de tester très rapidement la gestion des demandes de mises en relation, la création des pages de présentation des collectifs et enfin le partage des missions avec ces collectifs. Une approche de test and learn partagée par la société mère de Collective eFounders qui a lancé pas moins de 33 startups à ce jour dont Aircall ou Spendesk. « Les startups gérées par eFounders utilisent fréquemment le no code pour leurs sites web et les formulaires permettant de générer des leads » ajoute Rémi. « En revanche, le no code n’est pas employé directement pour construire les produits SaaS : des solutions custom sont privilégiées dans ce cas afin de rechercher une expérience utilisateur optimale » précise-t-il.

Depuis juin 2022, Collective a fait le choix de migrer l’ensemble de sa stack technique sur des applications codées en interne par une équipe de développeurs composée de 6 personnes. Une décision qui intervient alors que la startup avait atteint 2000 partages de missions auprès de 250 collectifs, et que des problématiques de performance et de workflow de validation commençaient à apparaître. « Mais les équipes business et marketing continuent d’utiliser des outils no code pour la génération de leads ou la gestion des contrats » poursuit Rémi. Le no code n’est donc pas prêt de disparaître chez Collective !

Anne-Laure Civeyrac

Rédactrice Web

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